La tendance à travailler de n’importe où a donné naissance au nomade numérique. Cette tendance est sans doute un sous-produit de la pandémie, les organisations du monde entier ayant adopté le travail hybride.
Il semble que ce phénomène ne soit pas près de disparaître. Par exemple, aux États-Unis, le nombre d’Américains s’identifiant comme des nomades numériques a augmenté de 131 % en 2022 par rapport à 2019, selon un article de Forbes. Le Forecasting Forum du Business Travel Show Europe 2023 a mis en évidence le fait que ce sujet est une tendance persistante. De plus, pour attirer et retenir les meilleurs talents, un modèle de travail modernisé et hybride, offrant la possibilité d’un mode de vie nomade, pourrait être un moyen d’y parvenir.
Même si les entreprises permettent à leurs employés de travailler depuis n’importe où, que se passe-t-il si ces employés doivent continuer à voyager pour des raisons professionnelles ? Il s’agit d’un domaine dans lequel les gestionnaires de voyages devraient être impliqués au niveau de la prise de décision. Les gestionnaires de voyages doivent travailler avec leurs collègues des finances (pour les questions de fiscalité, de conformité et de frais de voyage), des équipes juridiques (pour les obligations légales) et des ressources humaines. Tony Peckham, directeur des opérations mondiales de Reed & Mackay, met l’accent sur les points que les gestionnaires de voyages devraient aborder lors des discussions.
1) Visas
Une recherche en ligne montre qu’il y a entre 40 et 60 pays qui offrent des visas de nomade numérique. Le Canada est la dernière destination à en proposer. En général, pour bénéficier de l’un de ces visas (dont les modalités varient d’un pays à l’autre), il faut être employé, généralement par une entreprise internationale. Vous devez également gagner un certain montant chaque mois.
Si un voyageur britannique envisage de s’installer dans un pays de l’UE, d’autres facteurs doivent être pris en compte.
« Les détenteurs de passeports britanniques doivent respecter la règle des 90 jours sur 180 pour les pays de l’espace Schengen« , explique M. Peckham. « Le suivi par le voyageur de ses déplacements professionnels et personnels est essentiel. Si le voyageur fait les deux, ces jours vont s’additionner pour atteindre le nombre maximum autorisé ».
2) Santé et sécurité
Tenez compte des destinations dans lesquelles l’employé souhaite être basé, ainsi que des endroits où il pourrait être amené à se rendre dans le cadre de son travail. Les éléments les plus importants doivent être des climats différents, des gouvernements différents et des attitudes sociétales différentes de celles auxquelles ils sont habitués.
« En outre, si un employé travaille de n’importe où, conseillez-lui de choisir un logement dans lequel il pourra travailler correctement. Cela signifie qu’il doit avoir accès à une bonne connexion Internet et téléphonique, à des bureaux et des chaises adéquats, ou à un espace de bureau dans des suites commerciales équipées de tout ce dont il a besoin pour son travail », ajoute M. Peckham.
Tenez également compte de l’endroit où se trouve leur logement. Pour les séjours de courte durée, les hôtels sont généralement choisis. Mais si votre voyageur séjourne plus longtemps dans un endroit et choisit un AirBnB, réfléchissez à l’endroit où il se trouve et à la sécurité de la destination.
« Il faut également tenir compte de l’aspect sécuritaire de la question. Par exemple, si vous attendez de l’employé qu’il se déplace pour travailler dans un bureau local, ou pour voir des clients qui ne sont pas basés dans les grandes villes, ou situés dans des zones d’activité dans des régions plus calmes ».
Reed & Mackay travaille avec des partenaires de gestion des risques, tels qu’International SOS et Crisis24, pour mettre en évidence tous ces aspects, y compris des conseils pour les femmes voyageant seules.
3) Obligation de diligence – qui est responsable ?
« Si la personne est employée, quel que soit l’endroit où elle travaille, le devoir de diligence devrait incomber à l’entreprise », explique M. Peckham. « Là encore, votre TMC, en collaboration avec une société de gestion des risques, peut vous conseiller sur les protections et les lignes directrices à mettre en place.
« Et travaillez avec vos collègues des ressources humaines sur ces scénarios, y compris sur la manière dont le nomade numérique restera en contact avec ses principaux collègues. La façon dont les gens travaillent est un aspect important à prendre en compte ».
4) Respecter la culture de l’entreprise
« Pour un employé qui travaille depuis n’importe où, mais qui est toujours en déplacement professionnel, il faut qu’il conserve l’esprit de la culture d’entreprise », explique M. Peckham.
« Ne vous contentez pas d’arriver et de vous attendre à ce que les autres soient au bureau en même temps que vous. Si vous travaillez depuis n’importe où, il y a de fortes chances que la majorité de l’entreprise autorise le travail à domicile.
« Tirez le meilleur parti de vos déplacements pour des réunions en vous assurant que vos collègues internationaux – ou vos clients – seront au bureau au même moment. Assurez-vous également de connaître les politiques de vos bureaux internationaux. Par exemple, le travailleur à distance peut-il être seul au bureau si les autres n’y sont pas ?
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